Conférence de Bienvenue

David attendait bien sagement dans le hall du lycée, observant les nouveaux arrivants et les anciens qui se pressaient pour voir dans quelle classe ils avaient été répartis. David attendit une bonne demi-heure que la majorité des élèves soient arrivés pour commencer sa conférence. Des milliers de chaises avaient été mises en place dans le hall pour que les élèves soient confortablement installés lorsque leur directeur s'exprimerait.
Quand tout le monde fut assis bien sagement, David s'éclairçit la gorge, monta sur l'estrade et alluma le micro. Ils dominaient tous les élèves et fut satisfait de voir que le calme plat reignait lorsqu'il s'apprêtait à parler :

Je vous souhaite à tous la bienvenue. Parmis vous quelques visages me sont familliers, et je souhaite donc plus particulièrement la bienvenue aux petits nouveaux qui ont rejoins notre prestigieuse université.
J'éspère de tout coeur que vous trouverez tout au long de l'année le soutiens dont vous avez besoin, et je vous demande à tous de rester ambitieux et positif et de ne pas vous laisser faire par les "tout le monde dit".

Quelques chuchotement se firent entendre dans la salle. David aimait montrer qu'il était le directeur, bien qu'il ne fut pas un directeur très stricte et colereux. Cependant, il n'aimait pas vraiment les discours...

Vos professeurs sont là pour vous aider, si vous avez un quelconque problème adressez-vous à eux, ou bien à moi même. Mon bureau vous sera toujours ouvert. Je vous ferais bien le petit spitch habituel de début d'année sur l'histoire de cette université, mais je vois à vos visages que vous avez tous hâte d'aller en cour. Il vous reste une dizaine de minutes pour faire connaissance entre vous, et pour prendre vos marques avant d'aller en cour. Je vous souhaite donc de nouveau une bonne année et j'éspère que vous vous plairez dans l'établissement !

Les élèves applaudirent de bon coeur, content que le discours ne se soit pas eternisé.

Sarah trouvait que le directeur de l'université ne manquait pas de charme. Et, d'ailleurs, elle était heureuse de le constater ! Elle savait que le directeur aimait apporter son aide aux journalistes de l'école et comme Sarah avait posé sa candidature elle savait qu'elle allait pas mal le croiser durant l'année.
A la fin du discours, plutôt court, du directeur, Sarah se leva de sa chaise et essaya d'atteindre les panneaux d'affichage. C'était un véritable parcours du combattant. Des milliers d'élèves se bousculaient pour y voir quelque chose et Sarah n'arrivait même pas à apercevoir ne serait-ce qu'un morceau de feuille.
Elle essaya de faire marche arrière, mais elle avait été emporté dans un flot d'élève et se trouvait à présent compressée contre le mur.

On se croirait à un concert de rock... murmura t-elle.

La jeune femme profita d'un petit espace entre deux élèves pour s'y faufiler et atteindre la porte de sortie, au moment où elle allait quitter le hall elle percuta quelqu'un de plein fouet et tomba à la renverse, éparpillant ses papiers dans tous les sens.

Shania avait quitté la conférence, l'esprit léger, vagabondant parmi les nuages. Elle se sentait tellement bien ici, dans cette université de renom. Bien qu'elle ai très peu d'amis, la jeune femme avait toujours été gentille et courtoise avec qui voulait bien d'elle.
Mais si elle était si peu approchée c'est certainement à cause de son apparence, Shania le savait bien elle même. Mais elle se sentait extrêmement bien comme elle était, alors pourquoi changer ? Pourquoi copier tous ces pseudos mannequins ?? Elle, elle était elle-même comme elle l'était actuellement, dans sa longue robe noire voluptueuse ajustée d'un corsage qui lui serrait la taille, ses longs cheveux noir de jais coiffés négligemment et flottant dans la brise.

Elle savait, sans comprendre pourquoi, que seul son apparence freinait son entourage à s'intéresser à elle. Pourquoi ? Les préjugés bien sur... Pourtant, à sa connaissance, Shania n'était pas une jeune femme suicidaire qui vénérait la mort. Certes son aversions pour des musiques plutôt hors du commun pouvait le mettre dans un groupe distinct. Certes elle était attirée par les histoires de démons et de magie noire. Mais ce n'était pas pour cela qu'elle se croyait sorcière ou qu'elle voulait se scarifier ou aller en enfer ou jouer avec la mort, quelle idée ! Elle trouvait cela tout simplement intéressant, ou même "excitant" si elle pouvait aller jusque là...

Cela étant Shania était une jeune femme, bonne, attentionnée, joyeuse, généreuse et fidèle. Pas différente des autres étudiants, pas différentes d'un être humain après tout. Car oui, Shania n'était qu'un simple et banale être humain qui avait du cœur et de la bonté, de la joie, et du bonheur à revendre. Mais cela, même si son caractère trop optimiste excluait un quelconque sentiment de découragement, personne ne la comprenait -ou ne voulait apprendre à la comprendre vraiment...

Pourtant lorsque Shania, vit une scène assez clichéique tout droit sortie d'une série américaine pour adolescents, se dérouler devant ses grand yeux souligné de noir, elle ne pu s'empêcher d'intervenir.

Ou là, rien de cassé ? Demanda-t-elle tandis qu'elle aidait la jeune fille à se relever et que la personne qui avait aussi été chamboulée se dépêchait de ramasser les feuilles qui s'envolaient.

Euh ... Moi à priori ça va.

La conférence du directeur avait réanimé chez Jasper des souvenirs douloureux et il s'était dirigé encore tout tourne-boulé vers les panneaux d'affichages, se trompant même d'année, puisqu'il se trouvait actuellement devant les listes des premières années alors qu'il débutait aujourd'hui sa deuxième année au sein de Bredan Jones.

Il examina les deux personnes qui se trouvaient devant lui.
L'une d'entre elle lui était familière de vue, il faut dire qu'elle a un style qui se démarque des autres élèves, de longs cheveux d'un noir corbeau et des vêtements tout le temps sombres, elle était selon lui déjà là l'année précédente, connaissait-elle Laura ? Jasper ne devait pas la perdre de vue et tenter de lui parler de ce sujet dès que l'occasion se présenterait à lui. Toute information même minime serait importante à avoir !

Jasper tourna ensuite la tête vers l'autre fille. Il eut un choc en la voyant, elle ressemblait énormément à Laura ! Il eut besoin de deux bonnes minutes pour se convaincre qu'il était impossible que ça soit elle tellement la ressemblance était frappante.
Tout était similaire chez elles, la même taille, la même corpulence, les mêmes expressions, etc ...
Cette fille avait les mêmes cheveux qu'elle, exactement la même couleur, la même coupe, ils étaient de la même longueur que ceux de Laura la dernière fois qu'il l'avait vu.
La seule différence qu'il constata fut que la fille qu'il avait percuté avec les yeux bleus alors que Laura les avaient marrons.

Jasper pas encore totalement remis de ces émotions l'interpella

Laura ?

Voir ce couple se bécoter sous leurs yeux dégoutait autant Jasper que la brune gothique et ils se comprirent en un seul regard dès que la blonde prononça "mon p'ti canard". Certains couples deviennent vraiment gaga vis à vis de leur copain ou copine ! C'en était navrant à voir ...
Ils daignèrent tout de même prêter attention aux autres personnes présentes autour d'eux.

Oui j'ai décidé de m'y inscrire cette année, l'année dernière ça m'branchais pas trop mais après tout pourquoi pas.

Vu les papiers que tu as dans la main tu as l'air de t'y être également inscrite. Effectivement sur les papiers qu'elle tenait on pouvait aisément lire "inscription au journal du lycée".

Je sais pas vraiment quels sont les élèves qui en font partis mais on m'a dit qu'il y a un rendez vous aujourd'hui à 15h pour faire le point sur les nouveaux inscrits et trouver les premiers sujets, le journal doit sortir en fin de semaine au plus tard, alors va pas falloir traîner !

Sarah était contente de voir qu'elle connaissait enfin quelqu'un qui faisait partie du journal. En dehors de Noey biensûr...
La sonnerie retentit. Il était temps d'aller en cour. S'étant rendu compte qu'elle n'était même pas aller voir sa salle de classe, Sarah courrut vers le panneau d'affichage, oubliant complètement Noey et les autres. Elle parcourut les papiers des yeux, cherchant son nom quelque part.

Kerfield... Kerfield... Non mais c'est pas vrai où je suis ?!

Il n'y avait rien à faire. Sarah lu une bonne dizaine de fois toutes les feuilles, elle n'était répertoriée nulle part.

C'est pas possible ils m'ont oublié !

C'était vraiment le genre de truc qui n'arrivait qu'à elle. L'adolescente courrut vers Noey qui discutait avec les deux autres.

Chaton je suis pas repertoriée !!! Ils m'ont oublié ces idiots !

Noey avait entendu la sonnerie retentir comme un lointain appel qui se répercutait dans sa tête en un écho étouffé.
Il ne réagit même pas à la sonnerie, il continua à discuter avec les autres, la seule chose qui vint frapper son esprit se fut lorsque Sarah quitta ses bras. A regrets, il la laissa partir en peu vexé de ne pas avoir eu son petit bisou. Mais, alors qu'il tentait un dialogue avec Shania, la gothique, Sarah revint totalement paniquée.
Elle lui raconta qu'elle ne s'était pas vue sur les listes qu'elle n'était "pas répertoriée". Noey eu un sourire et lui dit avec la tendresse d''un caramel mou.

Quelle importance, tant qu'on est ensemble... [ Oui, l'amour ça rend con des fois... ^^ ]

Il s'apprêta à l'embrasser fougueusement, mais, malgré son ton mielleux, Sarah ne semblait pas d'humeur à plaisanter.
Noey reçu même en guise de réponse, un petit coup de poing perdu dans le ventre.

Aoutch !

Sarah bouillonait de rage. Elle n'était pas d'humeur à la plaisanterie ! Elle qui avait tout fait pour entrer dans cette université, qui avait attendu ce jour avec impatience pendant des mois, voilà qu'elle n'était pas repertoriée !!!! C'était la meilleure de l'année !
Il fallait qu'elle se rende à l'administration, qu'elle explique son problème, il y aurait tout un blabla inutile, des questions ennuyeuses et surtout elle allait manquer ses premières heures de cour ! Quelle poisse !

Noey chéri, mon lutin des bois, accompagne moi à l'administration !!! Tu ne va pas me laisser seule regler ça tout de même ?

Les autres semblaient ahuris par leur comportement à tous les deux, mais Sarah n'en avait que faire des autres. D'ailleurs elle se tourna vers eux l'air de dire : "Bon vous vous pouvez aller en cour en revanche !"

" I been high. I been low. I been yes, and I been oh hell no.I been rock 'n roll and disco. Won't you save me San Francisco " ( ...(train :p)
Il faisait très beau aujourd'hui, le soleil tapait déjà alors qu'il n'était que 9h ! La petite coccinelle arrivait assez lentement dans le parking de l'université... Emy avait rentré la capote de son cabriolet, et chantait doucement le refrain de cette chanson, tout en cherchant une place pour se garer !...
Elle ne se repérait pas trop dans l'établissement... Elle finit tout de même par trouver un emplacement pour son bolide. Emy prit son sac rouge, éteignit la radio, remit le toit en place, et s'arrêta pendant quelques secondes, regardant la façade de ce qui était désormais sa nouvelle université .

Premier jour... murmura t-elle en soupirant mais émettant tout de même un léger sourire.

Oui, Emy ne craignait pas les rentrées contrairement à un bon nombre de jeunes. Elle s'avança donc dans ce parking où l'on voyait clairement les différences de classes... Sans s'en rendre compte, Emy s'était garée là où apparement se garer les classes "aisées" !!! Visiblement, le parking se divisait en 2 . D'un côté les voitures des fils et filles à papa. De l'autre les classes moyennes. Emy souriait en pensant d'avance à la stupidité des étudiants qui croyaient en ce dispositif ! Et elle rigola toute seule, rien qu'en pensant au fait que sa vieille coccinelle à quelques billets de dollars seulement, se trouvait rangée entre un 4x4 dernier cri, et un cabriolet sortant tout droit d'une vitrine où Emy ne s'arreterait même pas tellement c'est inaccessible !!! Emy imagina la tête des petits bourgeois quand ils verront ça... Mais elle se fichait bien de cette "méthode de rangement" et de ce que penseraient les autres !

Elle entra donc dans le grand hall de l'université avec le sourire aux lèvres. Elle aimait commencer ses journées avec de petites choses comme ça!
Mais quand elle rentra dans l'établissement, elle s'arrêta net.
Le batiment était plus qu'impressionant pour Emy. De plus, et c'était plutôt pour cela qu'elle s'était stoppée, il était vide ... ! Totalement vide. Seuls quelques élèves, apparement pas du tout affolés, étaient encore présent et ne semblaient pas se presser pour aller en cours !
Emy s'avança donc dans l'immensité qu'elle allait cotoyer tous les jours à présent ! Elle fouilla dans son sac, sortit son portable, regarda l'heure, et lança un : ohh ! en effet... Les cours avaient déjà commencé depuis 15 minutes. Le temps de trouver sa salle, de se repérer dans les couloirs, les batiments, et tout le reste, elle aurait au minimum 30 minutes de retard alors quitte à être en retard, autant ne pas se presser et faire les choses bien non ?! ...
Emy approuva elle-même son idée...
Elle alla poser son sac sur un banc, sortit quelques papiers nécessaires à ses inscriptions aux cours. Elle sortit ensuite son appareil photo ?! Oui, Emy était comme ça, il lui fallait tout prendre en note, ne pas perdre un moment de sa vie. Alors, elle photographia le hall d'entrée sous différentes formes. Son appareil photo reflétait déjà une sorte de passion chez elle. Ce n'était pas n'importe quel appareil. Elle avait travaillé dur tout l'été pour pouvoir s'acheter cette merveille de technologie de la photographie !! Les photos, quelles soient bien prises ou totalement sur le vif, ne pouvaient être que magnifique !
Enfin, cela étant, Emy ne prit que quelques photos et notamment une du tableau d'affichage où était noté les inscriptions aux cours... Des tonnes de noms pour des dizaines de matières.

Emy rangea l'appareil dans son sac, reposa ce même sac sur ses épaules. Puis, elle regarda les listes, et se motiva à haute voix en se créant un dialogue :

"Mademoiselle Wells, je constate que vous allez avoir plus de 30 minutes de retard" - Hum, oui effectivement,.... à l'attaque !!! (se plongeant dans la recherche)


( je peux préciser un truc, et vous me direz si c'est une bonne idée, mais normalement en université, ce n'est pas un système de classes fixe mais d'inscription à des cours ?! C'est-à dire qu'on peut très bien être dans la même classe pour l'histoire et être avec d'autres personnes totalement différentes pour les math.... Enfin je dis ça... je dis rien ^^ XD )

Sarah était déjà de mauvaise humeur, mais l'arrivée de Mr Pitfrou l'a mit dans un état de pétarade. Elle s'avança en claquant des pieds et en jetant un regard assassin à quiconque osait croiser son regard.
L'adolescente se planta devant le doyen adjoint qui avait le sourcil gauche frémissant.

Monsieur ! Je vous signale que pour un doyen adjoint qui possède très certainement une bonne dose de diplome c'est complètement inadmissible d'oublier une élève sur un tableau d'affichage !

Le doyen adjoint ne répondit rien, interloqué.

Alors ??? Vous en dites quoi ???

Mr Pitfrou jeta un regard glaçant à la jeune fille, et d'une voix brutale et grincante lui répondit :

J'en dis qu'un petit allé-retour dans le bureau du doyen ne vous fera pas de mal. Après tout vous saurez lui expliquer votre problème avec autant de délicatesse qu'à moi n'est-ce pas ?

Sarah se figea sur place. Elle jeta un regard inquiet vers Noey qui n'avait rien dit jusque là...

Ecoutez Monsieur PIFTROU..., -ce nom l'avais toujours fait rire sans vraiment comprendre pourquoi-, il y a forcément mieux à faire...

Noey ramena docilement sa petit amie vers lui en lui aggrippant avec le plus de douceur qu'il pu son bras droit.

Nous sommes seulement le premier jour de la rentrée, il serait peut-être plus... avisé de laisser de côté une telle sentence. Et croyez bien que ma... enfin... que madoiselle Kerfield ne voulais pas s'emporter autant ! Rajouta-t-il devant le doyen adjoint qui continuait de fussiller Sarah du regard.

Faites nous un billet de retard et n'en parlons plus...

Mais même avec son sourire timoré et des yeux larmoyant il n'en fut rien. Le doyen ponctua la scène par un bafoullement inaudible du genre "chanhnérienafèrrremessieuarchèèèr" puis il fit signe à toute la bande de le suivre.
Résignés, tous le suivirent. La gothique mordillait nerveusement un des nombreux pendentifs qui pendait à son cou, le brun lui restait aussi discret et absent qu'à l'accoutumée, et Noey chuchotait à l'oreille de sa pomme d'amour des mots pour apaiser sa colère.
Mais, arrivé dans les couloirs déserts, le doyen adjoint bifurqua dangeureusement, changeant ainsi soudainement la destination prévue...
Suffoquant comme un boeuf, fatigué par sa marche, Monsieur Piftrou plongea sa main potelée au fond d'une des poches de son large pantalon marronâtre qui lui serrait la taille pour en sortir un authentique mouchoir en tissu qui avait, à première vue, véçu un bon moment. Il s'en servi allègremment pour s'éponger avec soulagement le front d'où perlait des gouttes de sueur. Il le rangea maladroitement s'arrêta devant une porte et frappa vigoureusement sept, voir huit coups.

Vous allez tous vous expliquer devant le directeur !

Il n'y avait aucun mal à voir que Piftrou affichait un large sourire satisfait. Certain membre du groupe semblait tendus, anxieux, mais Noey pour sa part était tout simplement attéré. Le directeur n'avait certainement pas que cela à faire, il allait les renvoyer en cours illico et sans une soit disant stupide retenue qui n'était pas de circonstance, c'était certain.
Enfin, probable...

Emy était de ces personnes qui ne s'énervent jamais, restent calmes même si on les insulte, et font preuve de jugeotte plutôt que d'attaquer de front l'ennemi.
Dans la situation présente, Emy observait la scène, le comportement des inconnus qui l'entouraient. Elle les démasqua un à un avec une discrétion sans pareil... Il faut dire que depuis 8 ans elle s'entrainait pour faire la parfaite journaliste, qui analyse la situation, les gens, et tout les moindres détails et ce sans que personne ne remarque rien, puisqu'elle avait une technique infaillible, développée au fil des années.
Cela consistait simplement en l'observation des faits et gestes de chacun, du ton de la voix et des propos exposés. Elle voyait très rapidement toutes ces choses que les autres ne voyaient pas réellement, ou plutôt n'y prétaient pas attention. Seulement elle avait compris très rapidement lorsqu'elle était gamine, qu'en dévisageant les scènes ainsi, elle trouverait plus facile les issues de secours ou tout simplement les solutions...

Ainsi, Emy observait la scène de loin. Elle se trouvait derrière le troupeau, dont ce fameux dirigeant était le berger. Elle plissait légèrement les yeux, la bouche un peu de travers. Elle suivait le déplacement du groupe, marchait au pas, sans se presser, histoire de gagner du temps dans sa recherche de la sortie la plus favorable pour elle mais aussi pour tous, car même si elle n'était que nouvelle, qu'elle n'avait pas parlé à un seul des êtres présents, et qu'elle n'appréciait que passivement le comportement des deux tourtereaux naifs, elle ne pouvait faire preuve d'égoisme, ce n'était pas elle !

Elle observa la situation un moment, puis baissa la tête pour y réfléchir, écoutant attentivement les conversations, elle partait dans son analyse approfondie...

" Alors... Monsieur je me tiens droit, je suis bien sapé, bien coiffé, j'ai de l'autorité, je suis sans pitié et j'ai un balai coincé dans le cul, nous a inventé des réglementations ... Totalement stupide, il n'y a jamais de régles dans les universités, et surtout pas de surveillance... J'aurais vu ça sur les brochures quand même ! ... Sinon, le couple de blonds sont proches... Ohhh c'est mignon, ils se murmurent des mots doux ! Quels naifs. Ont-ils conscience de la situation là ?! Ou alors ce sont encore des petits bourgeois, fils à papa, qui feront sauter leurs heures de travaux généraux ! ... La gothique est assez silencieuse on dirait. Au moins elle, elle ne sort pas des stupidités pour amadouer notre porteur de balai attitré ! Et puis le brun juste à côté de la gothique, il est bizarre... Humm, il regarde ailleurs, on dirait qu'il se fiche de la situation ?! Bien, il n'a rien à perdre tout comme moi... Les autres c'est difficile à perdre. Mais lui, ça se voit qu'il est du genre habitué! Un rebel de l'université ? En tout cas, il parait inoffensif ! .. Ok, maintenant, arguments : ..."

Elle n'eut pas le temps de penser ces paroles, qu'elle fut surprise de constater qu'ils étaient arrivés à destination. Dommage que l'Université ne soit pas immense et les bureaux totalement à l'opposé ! Elle faillit foncer dans le gars brun mais pila à temps. Elle lui décocha un léger sourire pour "s'excuser" d'avoir failli lui rentrer dedans.

Mister balai arriva derrière elle et d'un ton strident, totalement aigu (ou aigu totalement strident allez savoir ?!) , il lacha :

Rentrez . Je ne veux pas entendre un seul mot, gémissement, rire, ou n'importe quel bruit !

A peine, rentée dans ce qui semblait être la salle d'attente du doyen, Emy inspecta les lieux. Il y avait des plantes vertes un peu partout, des sièges en tissu marron, visiblement confortable. Une machine à café, expresso, chocolat, et autres liquides. Une fontaine à eau. Un point information. Des documentations diverses. Bien sur, il y avait le bureau (immense) d'où on apercevait la secrétaire. Secrétaire qui d'ailleurs ne ressemblait en rien à une secrétaire, ou tout du moins, à toutes les secrétaires qu'avait pu voir Emy. Celle-ci était du genre, jean serré, tee-shirt rouge, un maquillage naturel, les cheveux attachés en version jeun's et décoiffé, le stylo à la bouche... En breff, on aurait dit que l'endroit n'était pas stricte du tout... Il y planait une ambiance chaleureuse et décontracté.

"Mister balai devrait y passer plus souvent ", pensa Emy avec un petit sourire.

La secrétaire se leva pour venir à notre rencontre, et Emy ouvra bien les yeux : " un secrétaire en chaussette sur la moquette ??? "
En effet, elle était bel et bien pied nu ou presque.
Emy ne put retenir un petit rire. Jamais elle n'aurait imaginer voir ça dans un établissement scolaire !

Bonjour. Lacha très sec balai-man, en dévisageant de haut en bas la jeune femme qui ne devait guère avoir plus de 30 ans. J'amène ces étudiants au doyen Maccalum. Dites lui qu'ils méritent d'être réprimandés tout de suite. C'est urgent. Merci.

La secrétaire, Mary (selon le badge qui était accroché à son tee-shirt), n'avait même pas eu le temps de sortir un mot. Arrivée avec un grand sourire, elle repartait directement d'un air outrée, à son bureau où elle prit le combinet, et déclencha, en appuyant sur l'un des nombreux boutons de son gros téléphone fixe, une liaison directe avec le bureau du doyen. Après une phrase bref résumant la situation, deux "oui" , un "non", un "5 "et un "tout de suite monsieur ", elle raccrocha et nous fit signe de nous asseoir un instant.

Au bout de 10 minutes, le doyen sortit. Emy ne l'avait jamais rencontré. Et de même que pour la secrétaire, elle fut surprise de voir que son nouveau doyen était tout le contraire de son ancien doyen d'établissement, qui se trouvait être à 5 ans de la retraite, qui portait de vieilles chemises, avait les cheveux gris/blanc et des poils sortant des oreilles. Celui-ci était d'une élégance certaine, un charme irréfutable, une situation qui semblait plus être : 5ans d'activités seulement, une chemise plus que potable, un costume qui l'accompagnait dans les bons tons, les cheveux bien coiffés mais pas trop, des traits de visages bien définis, des yeux irrésistibles, les cheveux bien coiffés mais pas trop et surtout, aucun poils dans les oreilles, ce qui évitait une fixation dessus !

Bonjour monsieur piftrou ! exprima t-il d'un ton serrein, en s'avançant vers lui avec le sourire pour lui serrer la main. Puis il se tourna vers les 5 jeunes, et lança, avec le sourire, d'un air presque ironique : Quelle triste première rencontre, vous ne trouvez pas ?. Le doyen ne semblait pas tellement trouver la situation urgente ! ... Alors, il me semble avoir compris que vous n'êtes pas allés en cours pour cette première heure ?! C'est bien ça ? Les 5 élèves acquièsèrent ou baissèrent les yeux. Emy voulut prendre la parole pour s'expliquer et arranger les choses selon certains arguments bien convainquant qu'elle avait trouvé mais le doyen s'était déja tourner vers balai-man : Et que souhaitez-vous que je fasse réellement ?

Mister balai ne semblait pas apprécier la légèreté avec laquelle le doyen intervenait sur la situation. Emy adorait déjà monsieur maccalum. Ce ton si amusant qu'il prenait pour parler à mister balai-man !
Cela étant, le doyen n'était pas du genre à se préoccuper de telles choses dès le matin, sans réflexion, et surtout le premier jour de cours. Alors lorsque Mr. Balai lui répondit : J'estime qu'il est totalement immature de louper ou même arriver avec autant de retard, le premier jour de classe ! Les étudiants de nos jours, ne sont plus ceux que j'avais autrefois David. Il faudrait songer à les redresser. A l'époque où je débutais, on surveillait plus les aller et venus de nos élèves et je peux vous dire qu'un tel comportement était signe de retenu, de travaux pratiquex et à force, d'exclusion. Alors je pense que pour cette année, il faut agir ... Et ce, dès maintenant... Je ne rigole pas !!! dit-il pour conclure puisqu'il voyait bien s'afficher un air d'amusement sur le visage du doyen.

Le doyen prenait peut-être la chose très au sérieux, mais il était plutôt du genre cool, et se prendre la tête avec des broutilles et écouter de long discours sur la qualité des élèves de son université, dès la rentrée nouvelle, n'était surement pas une priorité. Alors voici ce qui se décida :

Bien, je ne sais que vous répondre monsieur Piftrou ! Je vous avoue que traiter un tel sujet dès la première heure de la rentrée, alors que j'ai déjà des dizaines d'autres problèmes à résoudre, n'est pas ma priorité. Mais je prend votre remarque en compte. Il me faudrait simplement y réfléchir plus posément. Voudriez-vous revenir me voir un peu plus tard dans la journée ? Voyez avec mon assistante, qu'on en reparle plus calmement et confortablement !
Quant au problème actuel, je pense que ces jeunes seront tout aussi ravi que moi, que nous reportions le verdict à quelques jours. Le temps que je réfléchisse au cas présent, et que ceux-ci, se remettent dans le bain des études, et prennent leurs repères. Les 5 étudiants acquisèrent, exprimant un large soulagement, alors que monsieur Piftrou les dévisageait tous, leur jetant un regard dur et froid, histoire de les prévenir qu'il n'en resterait pas là.
Le doyen nous explica ensuite qu'il fallait avant de s'en retourner, laisser les noms des élèves à Mary, pour qu'ainsi il puisse recontacter les personnes concernées et leur donner sa décision. Et le doyen exprima tout cela avec un grand sourire, mettant en confiance les élèves et en les rassurant.

Bien, maintenant, tachez de finir votre journée sans trop de retard ou d'absence. Je ne voudrais quand même pas vous revoir ici même aujourd'hui ! Lança t-il sur un ton tellement ironique, que la secrétaire faillit rire à voix haute, tout comme les élèves. Seul monsieur Piftrou semblait trouver que la phrase était totalement inutile et placée en tant que moquerie. Cela dit, le doyen l'avait bien placé !

Les 5 élèves ressortirent donc du bureau accompagnaient de leur super balai-man, plus stricte et "killer" qu'avant ! ... Emy en sourit tellement c'était visible !
Monsieur Piftrou les raccompagna tous, un à un, dans leur cours respectif.
Le couple de blonds avaient apparement choisis le même programme de cours "pour ne plus se quitter" pensa Emy avec un ton culcul ! Ils furent donc déposés à leur cours d'Anglais.
La gothique se retrouva à son cours suivant, dans le batiment des sciences. La garçon brun avait ensuite cours au niveau des arts. Et enfin, Emy fut amenée en dernier, à son cours de recherche/criminologie !

... L'heure durait 55 minutes. Parfois il pouvait y avoir plusieurs heures d'affiler sans pauses. Cela dépendait des professeurs. Cela étant, pour Emy, la matinée fut blindée : criminologie sur 2h, (mais elle en raffolait ), anglais 1h, chimie 1h ! ....
Si la matinée n'avait causé aucun ennui, ni problème à la jeune fille, le temps du midi, et donc du repas et de la solitude, serait surement le cap le plus dur de la journée...



[Voilà, désolé si c'est bof ! j'ai fait de mon mieux pour conclure ce sujet qui tournait en rond ^^ !! Je vous propose donc de passer de ça à l'heure du déjeuner .... ???!!! C'est plus simple :p ]